« À La Sirène, nous avons un rôle de défricheur de talents »
Nous avons rencontré David Fourrier, directeur de La Sirène et directeur artistique. Confidences
David Fourrier, itinéraire d’un passionné
Après s’être essayé à la guitare et au chant, David Fourrier crée avec des amis son premier Rock Festival en Vendée. On est en avril 1988, il n’a pas 20 ans. Il a trouvé sa voie, il travaillera dans le domaine de la musique. Il suit des études en gestion d’entreprises culturelles à Bordeaux, la ville rock de l’époque. Puis retour dans sa région où il apprend son métier. Il sera tour à tour programmateur- directeur, coprogrammateur, co-organisateur. À cette période, assidu des concerts à La Rochelle, il constate qu’il n’y a pas d’infrastructure suffisamment grande. Ironie du sort, il habite à 500 m de la future Sirène. Puis, tout va s’enchaîner. Daniel Joulin, le futur président de La Sirène, crée XLR, une association délégataire de service public. Il invite David à rejoindre son équipe, lequel écrit le projet artistique et culturel de La Sirène. XLR gagne l’appel d’offres en 2009 et David est nommé directeur et directeur artistique de La Sirène, qui ouvre ses portes le 1er avril 2011.
Quel type de musique sélectionnez-vous ?
Très en phase avec l’actualité musicale, nous avons un rôle de défricheur de talents.
Nous optons pour une programmation internationale à 50 %. La Sirène est une SMAC, une scène de musique actuelle. Sous cet intitulé, défini par le ministère de la Culture, se regroupent le rap, le rock, la chanson, le jazz, le reggae, le métal, les musiques improvisées, le dub, le funk, l’électro.
Pouvez-vous nous parler des missions de La Sirène ?
Nous avons cinq missions. Tout d’abord, d’être un lieu de diffusion de concerts. On organise à peu près 70 concerts par an, avec un accueil de 150 à 200 artistes. Notre programmation est constituée à 80 % d’artistes découverte et 20 % d’artistes confirmés. On a souhaité que cette programmation se fasse en totale complémentarité avec ce qui existe sur le territoire, donc hors de question, de venir en concurrence avec les Francofolies, ou la programmation musicale de La Coursive. Nous travaillons tous ensemble et mettons en place des coproductions.
Nous avons également comme autres missions d’être un lieu de répétitions et d’enregistrements, ainsi qu’un lieu d’accompagnement. Nous avons 5 studios de répétition et un studio d’enregistrement. 400 musiciens répètent dans nos studios à l’année. C’est une vraie décision politique de l’agglomération La Rochelle que la pratique amateur puisse se dérouler dans les meilleures conditions possibles. Nous avons également développé une dimension d’accompagnement vers la préprofessionnalisation auprès des musiciens les plus investis, les plus prometteurs et pratiquons du sur mesure comme la mise en réseau professionnel.
Quelles sont vos autres mission ?
Nous avons décidé d’être un lieu où des spectacles seraient créés et la musique allait s’écrire et nous avons développé les résidences. Tout au long de l’année, quand la salle n’a pas de concert, les lieux sont investis par les artistes, les musiciens, les techniciens. De nombreux artistes, ainsi que de grands noms de la scène musicale comme Matthieu Chedid, Ibrahim Maalouf, Miossec, Izïa, Jeanne Added… viennent travailler chez nous en résidence.
Enfin, nous avons comme dernière mission, l’éducation artistique et culturelle. Nous organisons de nombreux partenariats et travaillons beaucoup avec le Conservatoire, l’Université de La Rochelle et l’Éducation nationale.