Véritable institution, les Francofolies démarrent leur 39e édition le 12 juillet pour s’achever le 16 juillet. Pendant cinq jours, La Rochelle va vibrer au rythme des concerts, des rencontres musicales. Nous nous sommes glissés derrière les rideaux pour partir à la découverte de ces magiciens qui font des Francos une fête toujours très attendue.
Derrière les lumières, la musique et la fête, les Francofolies, c’est un engagement, une philosophie, un travail collectif avec pour mission de défendre la scène émergente française et francophone. Les Francofolies, c’est un projet porté par une dizaine de salariés permanents qui défendent trois axes redéfinis lors de la certification Iso 20121, obtenue en septembre 2021 : permettre aux artistes de faire leurs premiers pas sur scène, porter un projet social et solidaire et valoriser et protéger notre territoire. Ces permanents peuvent compter sur des renforts en CDD ou stage, soit un total de 41 personnes. Bien entendu, pour les cinq jours du festival, ils font appel à des saisonniers, au nombre de 450 avec une attention particulière au recrutement local.
Qui fait quoi ?
Pour mieux comprendre, retrouvez ce petit organigramme bien utile pour s’y retrouver.
Direction Président des Francofolies
Gérard Pont au gouvernail depuis 2005, il donne le cap.
Direction artistique et programmation
Pierre Pauly assure la programmation de l’ensemble du festival.
Codirection
Émilie Yakich pour le développement du projet, son format, le management des équipes
et le maintien de la ligne de conduite. Dimitri Gavenc pour la partie administrative et RH.
Partenariat
Lucille Mallard, Justine Fabre
Recherche des financements, organisation des collaborations avec les entreprises partenaires tout au long de l’année, etc.
Action culturelle
Perrine Gabrielsen, Sébastien Chevrier Gestion de la mise en œuvre du Chantier des Francos.
Technique et comptabilité
David Pévost, Julien Blanchard, Elise Barbier, Mélody Baron, Chloé Moze Technique, administration, billetterie.
Communication et programmation
Alice Pont, Antoine Darnère, Alexandre Blomme, Coralie Richard
Service de communication avec les médias.
Bruits de couloir
Faisons connaissance avec la tête de proue du navire, Gérard Pont
La vie de Gérard Pont pourrait être un roman. Diplômé d’une école de commerce, il est tour à tour libraire, organisateur de festivals. Il lance le festival de rock Elixir en Bretagne et l’exporte à Athènes – Rock in Athens 1985 -, avec des groupes comme The Clash, Depeche Mode, Téléphone, The Cure… On le retrouve plus tard journaliste animateur de télé, responsable de communication, puis codirigeant avec Gérard Lacroix du groupe audiovisuel Morgane Production. Ils produisent l’émission Cap’tain Café animée par… Jean-Louis Foulquier, le fondateur des Francofolies. Cette rencontre va tout changer. Gérard Pont jette l’ancre à La Rochelle. Depuis près de 20 ans, il est le président des Francofolies et continue à avoir cent idées à la minute.
Qui dit festival, dit programmation musicale, direction artistique. Qui est Pierre Pauly ?
Pierre Pauly a tout bon. Il suffit de parcourir son carnet de bord, avant qu’il accoste en 2018 aux Francofolies de La Rochelle, pour s’apercevoir que son expérience professionnelle affiche de grands lieux artistiques avec des programmations pointues : direction du Zénith du Grand Nancy, de l’Echonova, production de concerts dans le Grand Est et à l’origine des Hivernales du Jazz, le Metal Therapy Festival, etc. Si être le directeur artistique et programmateur du festival des Francofolies, c’est permettre qu’il évolue avec son temps, capte le jeune public et reste dans l’actualité musicale, alors mission accomplie pour Pierre Pauly. La nouvelle programmation 2023 parle d’elle-même.
Émilie Yakich
« L’idée des Francos, c’est que le cœur de la ville batte au rythme du festival. »
Codirectrice
Il y a vingt ans, Émilie Yakich a intégré l’équipe des Francofolies dans le service des partenariats sous la direction de Jean-Louis Foulquier, puis elle a poursuivi l’aventure aux côtés de Gérard Pont. Aujourd’hui, elle est codirectrice de cette manifestation. Nous l’avons rencontrée afin qu’elle nous dévoile les coulisses du festival rochelais.
Comment se préparent les Francofolies ?
Mettre en place une édition des Francofolies, c’est un an de travail, un an de questionnements, d’idées, de solutions techniques à trouver. Au début de l’automne, on organise entre nous des temps que l’on appelle des labos. Pendant ces heures, tout le monde partage et donne des idées, une façon de construire collectivement chaque édition, ce qui correspond aux valeurs que nous défendons.
Quel type de musique est sélectionné ?
On défend la scène émergente française et francophone, ce qui n’empêche pas de présenter des artistes français qui chantent en anglais. Côté musique, le spectre est large allant du rap, en passant par de l’électro, le métal, la pop, la variété, etc.
En dehors des permanents, combien de personnes employez-vous ?
Pendant le festival, on emploie jusqu’à 450 personnes qui ne sont pas des bénévoles. Les Francofolies, en 1988, sont devenues une entreprise, du temps de Jean Louis Foulquier, son fondateur. De ce fait, on ne peut pas faire appel au bénévolat.
Privilégiez-vous les saisonniers de la région ?
Nous portons une attention toute particulière au recrutement local des saisonniers. Parmi les 450 postes, il y a des postes très techniques mais aussi des postes de personnel d’accueil pour le public, pour les artistes, des personnels d’information en ville, des personnels de prévention, contrôle de billets, chauffeurs. Ce sont des postes accessibles à des jeunes entre 18 et 25 ans, ce qui leur permet de débuter une première expérience professionnelle.
Soutenez-vous une politique d’aide des jeunes ?
Nous défendons un axe social et solidaire sur le projet. Cette année, on a collaboré avecl’actionlocaleetlefoyerdesjeunes travailleurs pour aller au contact des jeunes au moment de leur insertion, et prendre le temps de leur présenter les postes à pourvoir. Aujourd’hui, on intègre une vingtaine de jeunes.
Combien de temps prend l’installation du site ?
Le montage du site a démarré le 23 juin, ce qui laissera trois semaines pour organiser les différents espaces. Deux personnes sont responsables de la gestion des sites : gradins espaces bars restauration, barrières, arrivée et évacuations des eaux et une personne est dédiée au recrutement des équipes techniques.
Parlez-nous du Chantier des Francofolies…
Le Chantiers des Francofolies est un dispositif d’accompagnement des jeunes artistes. En janvier, on annonce ceux que l’on va accompagner sur l’année jusqu’au festival. C’est vraiment une école dédiée à la scène.
Parmi ces résidents, des célébrités ont-elles émergé ?
Juliette Armanet, Bigflo et Oli, Pomme, Zaz, Cali… sont passés par ce dispositif d’accompagnement.
Deux mots sur votre parcours ?
Mon parcours démontre que tout est possible, et même de réaliser des choses auxquelles on n’avait pas pensé. J’ai choisi de faire des études de commerce, spécialisées dans le domaine du partenariat. Je suis arrivée en stage de fin d’études sur les Francos sans connaître ni La Rochelle, ni le festival. J’ai fait un remplacement au service action culturelle et j’y suis restée. Quand Gérard Pont a pris la suite de Jean-Louis Foulquier en 2005, j’ai été nommée responsable de l’action culturelle. En 2021, il y a eu une réorganisation avec Gérard Pont, toujours là comme un capitaine, et a été mise en place cette codirection avec Dimitri Gavenc.
Quelles sont les qualités indispensables pour être un bon directeur de festival ?
Il faut avoir une attention à 360° et s’assurer de la bonne transmission de l’information à l’ensemble des équipes, dans un temps très court. Anticiper l’imprévu est primordial.
On peut dire que les Francofolies sont une réussite ?
En guise de réponse, je dirai que cette année pour la première fois, on est complet sur la grande scène depuis le mois de mai.